Vin biodynamique : une agriculture respectueuse des sols et des hommes 

Vin biodynamique : que faut-il savoir sur cette pratique viticole ?

En raison de sa dimension presque ésotérique, l’agriculture biodynamique divise les vignerons. Et pourtant, sa pratique continue d’être perpétuée dans le monde entier, notamment par de grands domaines en France. Le vin biodynamique ne manque pas d’intérêt, tant du point de vue du goût qu’au niveau environnemental.  

L’origine de la biodynamie 

Théorisée en 1924 par le philosophe autrichien Rudolf Steiner, la biodynamie propose une autre approche de l’agriculture. Elle repousse les engrais et autres produits chimiques. Quant au terrain d’exploitation, il est perçu comme un organisme vivant, autonome et diversifié.  

La pratique de la biodynamie devient populaire dans les années 2000 grâce aux prises de position favorables de Robert Parker et Jancis Robinson, deux critiques de vins influents dans le monde.

Définition d’un vin biodynamique 

Un vin biodynamique est forcément un vin biologique, mais l’inverse n’est pas vrai. L’agriculture biodynamique va plus loin : 

  • La vigne est cultivée sans produits chimiques. Elle a seulement recours à des préparations naturelles.
  • D’autre part, le nombre d’intrants et les doses de soufre sont limités pendant tout le processus de vinification du vin, jusqu’à la mise en bouteille.

Les grands principes de l’agriculture biodynamique 

Le respect du calendrier lunaire 

 

L’importance de la Lune dans la production de vins biodynamiques

 

D’abord, la viticulture biodynamique prend en considération les cycles naturels et notamment le calendrier lunaire. Ainsi, la réalisation du travail de la vigne et du sol tient compte des cycles de la lune (montante, descendante, etc.). 

La vinification s’effectue également suivant les cycles naturels. Les vignerons réalisent les soutirages et la mise en bouteille à des périodes définies. 

Le recours à la phytothérapie 

Ensuite, la biodynamie s’inscrit dans une logique de phytothérapie de la vigne et des sols. Effectivement, la pratique utilise des pulvérisations à base de plantes (sauge, valériane, ortie, prêle…) et de minéraux (silice) afin de dynamiser le sol et renforcer la vigne.

L’objectif consiste à pulvériser ses purins de plantes sur la vigne pour lui donner plus de vigueur, et lui offrir une résistance optimale contre le gel et les différentes attaques comme le mildiou. Ces préparations naturelles remplacent les engrais chimiques. 

Les préparations biodynamiques à base de bouse 

 

Cornes de vache pour les préparations en biodynamie

 

Incontournables, les préparations en biodynamie fortifient la vigne. Voici les trois principales : 

  • La bouse de corne (500) : elle se prépare en introduisant une bouse de vache dans une corne de vache que l’on enterre pendant l’hiver pour la faire fermenter. Seules les préparations humides, de nature colloïdale, de couleur brun noir, sans odeur ou avec une odeur humide de sous-bois donnent de bons résultats. La pulvérisation s’effectue deux fois par an, de préférence au printemps et en automne. 

 

  • La silice de corne (501) : elle s’établit en plaçant du quartz broyé dans une corne de vache et en l’enterrant pendant la saison hivernale, avant dynamisation et pulvérisation. Elle est complémentaire et agit en polarité avec la bouse de corne. La silice de corne s’applique souvent au printemps et en automne. 

 

  • Le compost de bouse : cette sorte de compost concentré contient notamment de la bouse de vache, de la poudre de basalte et de la coquille d’œufs. Il s’applique plusieurs fois dans l’année. Pour obtenir un résultat optimal, mieux vaut attendre un jour racine en période de lune descendante. 

Quels sont les intérêts d’un vin biodynamique ?

Les vins biodynamiques, plus concentrés en saveurs.

Sur le plan gustatif 

La pratique de la biodynamie n’a fait l’objet d’aucune validation scientifique comme ayant un effet sur le vin. Toutefois, les vignerons qui y ont recours sont unanimes. Les vins biodynamiques retranscrivent fidèlement l’image de leur terroir. 

Ils sont généralement plus riches et plus concentrés en saveurs. La biodynamie renforce l’harmonie, l’équilibre, la finesse, la complexité aromatique et la délicatesse des vins. 

Sur le plan écologique

Avant tout, la biodynamie reflète le résultat d’une viticulture respectueuse des vignes, des sols et des hommes. Même si la pratique a ses détracteurs, elle améliore la qualité des vins et conduit les producteurs à une meilleure compréhension de la vigne. 

Deux labels pour certifier un vin biodynamique 

Le label Demeter 

Les vignerons qui respectent un cahier des charges précis peuvent apposer le label Demeter sur leurs bouteilles. Créée en 1928, cette certification existe dans une cinquantaine de pays. Peu importe la provenance, le label assure aux consommateurs les mêmes garanties de contrôle et de certification. Pour obtenir le label Demeter, le producteur doit d’abord avoir la certification Agriculture Biologique. En 2021, 11 000 hectares de vignes répartis dans 651 domaines viticoles en France ont été certifiés Demeter (source Demeter.fr).  

Notez que ce label n’a rien d’une obligation. Certains vignerons respectent les principes de la biodynamie sans souscrire au cahier des charges. Celui-ci impose de nombreuses contraintes. Il limite notamment la chaptalisation, le levurage, le sulfitage, le collage et l’utilisation d’enzymes. 

Le cahier des charges des vins biodynamiques est beaucoup plus restrictif que celui des vins biologiques en termes d’intrants autorisés. Par ailleurs, les doses de soufre sont moins élevées que dans les vins bios. Il est possible en revanche d’ajouter des sucres pour élaborer des pétillants.  

Le label Biodyvin 

Créé en 1995 par le Syndicat international des vignerons en culture biodynamique (SIVCB), le label Biodyvin certifie des domaines dans leur ensemble. À la fin des quatre années de conversion à la biodynamie, le SIVCB délivre le label aux adhérents. 

Pendant cette période, le contrôle de conformité au cahier des charges s’effectue par l’organisme indépendant Écocert. 

La mention « agriculture biodynamique » sur les étiquettes 

L’agriculture biodynamique nécessite un fort investissement en temps ainsi qu’une parfaite maîtrise. En plus de devoir suivre rigoureusement le calendrier lunaire, il faut réaliser des préparations agricoles naturelles. 

Cependant, la plupart des domaines vinicoles refusent d’utiliser cette pratique comme argument commercial. Ceux qui ont adopté la méthode n’affichent pas la mention « agriculture biodynamique » sur les étiquettes de leurs bouteilles. 

 

Product added to compare.